Osaka, la ville rebelle du Japon

Osaka la rebelle n’a pas toujours bonne presse dans les guides touristiques. Ainsi, d’après eux, le touriste doit rester vigilant tant la ville est dangereuse. Alors, d’où vient cette réputation sulfureuse? Peut-être d’abord de son histoire ainsi que du caractère de ses habitants. Je vous propose donc un voyage au centre de la 3ème ville de l’archipel, l’indomptable Osaka.

La ville rebelle ?

Si un Occidental se promène seul dans les rues d’Osaka, doit-il alors avoir peur ? Certains disent qu’Osaka ressemble à une ville “occidentale” et l’ont surnommée la “Marseille du Japon”. Pourtant, se promener dans ses rues permet de découvrir une ville sympathique et vivante. Même dans ses étroites ruelles, on ne ressent pas le moindre sentiment d’insécurité. De plus, Osaka attire énormément de touristes asiatiques qui la préfèrent à Tokyo. Alors, pourquoi cette réputation ?

Le Kansai Ben, la langue d'Osaka

Un touriste ne parlant pas japonais et arrivant à Osaka ne trouvera rien d’étrange, pourtant… si l’on connaît le japonais, on se sent bien désarmé en écoutant les discussions dans la rue. Impossible de comprendre ce qu’il se dit ! Dans la vie de tous les jours, les habitants d’Osaka ne parlent pas en japonais classique mais en kansai-ben. Même un Tokyoïte ne peut tout saisir. Les Osakais affirment ainsi leur appartenance à un territoire. Une analogie peut être faite, par exemple, avec Barcelone et sa langue, le catalan. Mais attention, cette singularité choque bon nombre de Japonais. En effet, le pays a toujours prôné l’unité autour de la nation et la langue. L’utilisation du kansai-ben pour ainsi se démarquer est vue comme une forme de rébellion.

Avez-vous déjà entendu parler du Tatemae ?  Pour les Japonais, il fait partie intégrante de leur vie quotidienne. On le définit ainsi : l’image que l’on donne de soi à l’extérieur. Bref, pour faire simple, il s’agit de la bienséance à avoir en public. Le tatemae participe aussi à l’image de “personne trop polie qui ne laisse paraitre ses sentiments” que les Japonais ont à l’international. En effet, au pays du soleil levant, il ne faut pas se faire remarquer. Par exemple, on ne voit personne traverser une route en dehors des passages piétons. Or, à Osaka, des habitats prennent certaines libertés avec ce code social. Cela aussi choque le Japonais classique.

Osaka la ville rebelle vue depuis hep 5

Une ville plus tolérante

Le système social japonais exige la réussite professionnelle et, par conséquent, échouer provoque le déshonneur. Cela pousse à de nombreux drames comme par exemple le suicide ou encore l’évaporation de familles entières. Que signifie donc ce terme d’évaporation? Il s’agit tout simplement de personnes qui “disparaissent” après, par exemple, la perte d’un emploi. Il existe au Japon des sociétés organisant ainsi la fuite de personnes ou de familles entières. Un camion vient chercher les affaires de la famlle puis les emmènent ailleurs ,sans laisser d’adresse. Mais à Osaka, après la Seconde Guerre Mondiale, on accepte mieux ce type de population. Aussi de nombreuses personnes en difficulté s’installent dans la ville et plus particulièrement dans le quartier de Shinsekai. Elles trouvent ainsi un endroit où on ne les juge pas ce qui leur permet de rebondir. Alors pourquoi Osaka les accueille plus facilement qu’ailleurs? Pour le comprendre il faut, avant toute chose, revenir à la fin de la guerre. Le Japon a subi de nombreux bombardements qui ont mis le pays en ruine. Après l’armistice, Osaka, pour se reconstruire, lance alors un appel à l’aide au gouvernement. Mais ce dernier reste sourd aux demandes et les habitants rebâtissent la ville par eux-mêmes. Comme ils avaient connu la paupérisation et appris l’entraide, ils ont donc accepté d’accueillir ces personnes démunies venant d’ailleurs.

La rivale de Tokyo

Je dis rivale de Tokyo car, plusieurs fois dans l’histoire du Japon, elle a failli en devenir la capitale. Toyotomi Hideyoshi, qui avait réussi à unifier le pays, contrôlait tout depuis le château d’Osaka. Mais, à sa mort, une guerre de succession a destitué son héritier. Ainsi en 1603, Ieyasu Tokugawa, prend le pouvoir et le transfère à Edo, la futur Tokyo. L’histoire retiendra aussi que le dernier shogun perd son titre à Osaka. En effet, menant une révolte contre l’empereur Meiji, il avait pris le château de Toyotomi Hideyoshi comme quartier général. Mais, après une défaite, il s’enfuit de ce lieu de manière couarde en abandonnant ses hommes.

Donc, par son histoire et son état d’esprit, Osaka se classe à part des grandes villes du Japon. Mais de ce passé tumultueux, elle a réussi à garder une certaine forme d’indépendance. Ainsi, les habitants apparaissent aux yeux des touristes comme plus ouverts et conviviaux que ceux des autres mégalopoles de l’archipel. Mais, pour les Japonais, elle reste Osaka la ville rebelle, indomptable, et qui ne fait pas comme les autres. 

Le saviez-vous ?

La discipline des Japonais se voit même dans la rue. Ainsi, dans tout l’archipel, on doit marcher à gauche. Le principe est le même aussi pour les escaliers et les escalators. Mais à Osaka, il faut se tenir à droite. Rebelle un jour, rebelle toujours.

rue semi piétonne Japon

Une ville qui ne se visite pas en 2 jours

Même si cela commence à changer, les guides touristiques ne rendent pas hommage au patrimoine culturel d’Osaka. Certains proposent ainsi des circuits sur 1 jour où 2 alors que la ville regorge de lieux incroyables. Aussi, je vous en présente une toute petite partie :

Le château d’Osaka et son parc

château d'Osaka la ville rebelle

D’abord, le château originel d’Osaka n’existe plus. En effet, comme de nombreux autres au Japon, il s’agit d’une reconstruction à l’identique. Mais cela ne l’empêche pas de figurer au classement des 100 châteaux les plus célèbres de l’archipel. Ses fondations, par contre, remontent bien au XVIIème siècle. D’ailleurs certaines de ces pierres présentent des dimensions impressionnantes. Il faut aussi profiter du parc qui l’entoure avec ses centaines de cerisiers. Enfin, on trouve à l’intérieur de l’édifice un musée retraçant son histoire.

Shi tennoji

Pagode du temple Shi Tennoji

Lieu symbolique, il s’agit du plus ancien temple bouddhiste du Japon. Il possède une pagode de 5 niveaux qui peut aussi se visiter. Les étudiants y viennent  pour passer sous la corde de la sagesse afin de réussir les examens. De même, on peut visiter le pavillon Kameido, réservé à un rite funéraire bouddhiste. Mais attention, si on peut admirer une statue millénaire de tortue, on ne peut prendre aucune photo. Enfin, tous les mois, une brocante a lieu dans l’enceinte du temple.

Hep five et sa grande roue

grande roue Hep 5

En premier lieu, il s’agit d’un centre commercial dédié à la mode. Mais c’est aussi un lieu de rendez-vous pour la jeunesse osakaise. Vous trouverez ainsi sur plusieurs niveaux des boutiques qui ne désemplissent pas. Mais n’oubliez pas d’aller au dernier étage. Vous y trouverez une grande roue avec une vue panoramique sur toute la ville.

Isshin-ji

Osaka gardiens de la porte temple Isshin Ji

Autre temple bouddhiste mais avec des spécificités uniques. D’abord, par le style moderne utilisé pour la création de sa porte et ses gardiens. Ensuite, par son annexe attenante au temple où sont exposées des centaines de bouddhas dorés. Enfin, ses incroyables statues de bouddhas réalisées à partir de cendre humaine.

Shinsekai

Osaka Shinsekai, la nuit

Quartier créé au début du XXème siècle, c’est un endroit typique de la ville. Riche d’une histoire mouvementée, il a su garder son originalité. Au centre se dresse la tour Tsutenkaku qui se visite. De nombreux restaurants proposent l’une des spécialités culinaires d’Osaka, les kushikatsus.

La tour du soleil

Osaka La tour du soleil vue de face Osaka

Lors de l’exposition universelle de 1970, cette tour devient un symbole international. Située dans le parc commémoratif de l’exposition universelle, elle est ouverte au public de manière permanente depuis 2018. À l’intérieur se trouve l’arbre de la vie, sculpture psychédélique monumentale des années 70.

Le sanctuaire de Namba

Osaka Autel en forme de lion, Namba

Appelé aussi le sanctuaire du lion de part son autel surmonté d’une représentation de l’animal de 12 mètres de long. Situé au coeur du quartier Naniwa-Ku.

Dotonbori street

Osaka Vue de Dotonbori le soir

Quartier de Namba aux enseignes lumineuses et animées, c’est aussi le lieu de rendez-vous des habitants d’Osaka sous le célèbre coureur Glico. Les enseignes lumineuses de nombreux restaurants, magasins et centres commerciaux font tourner la tête dans tout les sens pour ne rien rater.

Hozenji

Osaka Bouddha recouvert de mousse Hozen-ji

Petit temple de Namba caché dans un dédale de rues commerçantes, il est réputé pour son bouddha que l’on asperge d’eau. Cette tradition est tellement ancienne que la statue est entièrement recouverte de mousse

Habeno

Tour Habeno 300 Osaka

Tour de 300 mètres à côté de la gare de Tennoji, Habeno propose à son sommet la plus haute vue d’Osaka. On peut aussi faire le Habeno challenge. En s’équipant d’un harnais de sécurité, il est possible de promener sur une passerelle métallique. photos et selfies impressionnants.

Osaka la ville rebelle en 4 points

  • Ville animée jour et nuit
  • De nombreuses spécialités gastronomiques
  • Habitants plus ouverts pour lier connaissance
  • Une région riche en lieux à visiter

Les informations utiles

Comment y aller

Par l’avion

Osaka-Kansai : pour les vols extérieurs

Osaka-Itami : pour les vols intérieurs

Par le train

Shin Osaka : gare des lignes de Shinkansen

Par le bus

Gare routière d’OSaka

Informations

Office du tourisme d’Osaka : Cliquez ici

Site compagnie métro Osaka : Cliquez ici

Aréoport Osaka-Kansai : Cliquez ici

 

 

La carte

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