Un mémorial pour ne pas oublier.

Afin de ne jamais oublier l’horreur de la guerre et pour le souvenir de tous les morts, la ville d’Hiroshima a construit le mémorial de la paix. C’est un lieu empreint d’une gravité et d’une grande profondeur qui voit le jour.

La première bombe de l’histoire

Le 06 août 1945 à 08h15, un bombardier américain largue pour la 1ère fois de l’histoire de l’humanité une bombe atomique au-dessus de la ville d’Hiroshima. Elle explose à 600 mètres d’altitude afin de maximiser les dégâts. La moitié des 340 000 habitants de la ville sont morts ce jour là. D’abord par la chaleur insoutenable et l’effet de souffle de l’explosion. Ensuite les incendies et les effondrements finissent de tuer la population. Enfin, 140 000 autres personnes meurent des suites de l’explosion dans les mois qui suivent. L’importante base militaire installée dans le château fait d’Hiroshima une cible prioritaire. 3 jours plus tard, “Fat man” la seconde bombe nucléaire détruit la ville de Nagasaki.

Vue de Hiroshima après bombardement
carte de l'explosion

Une envie de paix

Une cérémonie

La 1ère cérémonie de commémoration se tient à Hiroshima le 06 août 1947. Le maire de l’époque Shinzo Amai lance alors un plaidoyer pour la paix dans le monde. La journée est aussi rythmée par des défilés en costumes et des danses. Cette célébration, alors que le monde vient à peine de sortir de la guerre, marque les esprits tandis que son message de paix trouve un écho international. C’est ainsi que tous les maires d’Hiroshima continuent à relayer cet appel à la paix universelle lors de chaque cérémonie du souvenir.

Depuis, cette manifestation suit le même protocole. D’abord une minute de silence est observée à 08h15 précise. Ensuite les discours officiels, avec la présence du 1er ministre japonais, se déroulent dans la journée. Enfin, le soir, au niveau du Dôme de Genbaku, des milliers de lanternes portant des messages de prières pour la paix dans le monde sont mises à l’eau. 

Et un mémorial

Le 1er novembre 1949, la ville d’Hiroshima décide la construction d’un parc commémoratif. Lieu tourné vers la paix, il sera par conséquent, le témoin des atrocités des guerres. Aussi, sa fonction est – elle d’être le symbole des actions à ne pas reproduire. Kenzo Tange est le gagnant du concours d’architectes lancé pour cette opération. Par une publication dans une revue d’architecture, le monde découvre l’envergure du projet en 1950. Enfin, officialisés lors de la cérémonie du 06 août 1951, les travaux débutent pour se terminer le 1er avril 1954.

Dôme de Genbaku
La cloche de la paix

Des lieux symboliques

Le Dôme de Genbaku

Connu dans le monde entier, il est le symbole du Mémorial de la Paix. Il abritait la chambre de commerce d’Hiroshima. Alors proche de l’hypocentre de l’explosion,  il n’est pourtant pas rasé par le souffle grâce à deux facteurs. Les plaques de cuivre composant le toit du dôme ont une température de fusion bien inférieure à celle de l’acier. Elles ont donc fondu rapidement. Puis, le souffle de l’explosion a détruit le verre des nombreuses fenêtres du bâtiment. Ces deux éléments ont permis de laisser un passage au déplacement d’air pour traverser la structure sans la détruire. Après la guerre, la reconstruction s’amorce avec le déblaiement des ruines. Le projet du parc commémoratif sauve le dôme. Dans les années 60, la corrosion et les intempéries fragilisent l’édifice qui menace de s’effondrer. En 1966, les premiers travaux de rénovation ont lieu.

L’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Après avoir ratifié le traité sur les monuments historiques de l’UNESCO en 1992, le Japon demande l’inscription de nombreux bâtiments historiques à l’organisme. Hiroshima propose  la candidature du dôme. D’abord réticentes, arguant qu’il ne s’agit pas d’un monument “historique” ancien, les autorités japonaises changent d’avis en 1994. En fait, une pétition réclamant la candidature du dôme circule et obtient plus de 1 600 0000 signatures. En septembre 1996, la demande officielle est donc faite pour que le Dôme de Genbaku à Hiroshima soit classé par l’Unesco. En décembre de la même année, la demande d’enregistrement donne de vifs débats entre les nations. En premier lieu, par les Etats-Unis qui s’opposent à l’intégration du dôme au patrimoine mondial, essentiellement par contestation de l’utilisation de la mention de 1ère bombe atomique. Malgré cela, l’inscription du monument est actée.

le dôme avant l'explosion
vue du dôme après l'explosion

Le mémorial des victimes de la bombe atomique.

Intégré dès les prémices du projet, un lieu de mémoire aux victimes se décide. Le cénotaphe est placé sur un axe de vision allant du musée de la paix jusqu’au dôme. Cela en fait l’élément central du mémorial de la paix. Kenzo Tange, l’architecte ,confie cette mission au sculpteur américano-japonais Isamu Noguchi. Mais, une polémique éclate en raison des origines du sculpteur et malgré le soutien de Tange il quitte le projet. Alors que son idée est une forme de dotaku (une cloche japonaise), l’architecte lui préfère finalement la forme d’un Haniwa. C’est objet en terre cuite qui se trouve sur les tumuli japonais de l’époque Kofun. Le cénotaphe est construit en béton armé, matériau à la mode à cette époque. Vieillissant mal, en 1985 ,une copie en granit le remplace.

Cénotaphe avec le dôme au fond

Une inscription de paix mal perçue

Afin d’aider au recueillement, au pied de la stèle du mémorial, une phrase proposée par Tadayoshi Saiga, professeur à l’Université d’Hiroshima est inscrite pour les victimes :

« Dormez en paix, je ne répéterai pas mes erreurs ».

Alors qu’elle se veut symbolique et universelle, cette citation n’est pas bien accueillie par tous. C’est la seconde partie de la phrase qui pose polémique. Certains (souvent nationalistes) interprètent la phrase comme le Japon s’excusant du bombardement, ce qui ne leur convient pas. Aussi, demandent – ils la destruction de la stèle. A l’opposé, des groupes pour la protection de l’inscription se forment. Ils rappellent que la stèle fait référence à l’erreur de l’humanité et à l’horreur de la guerre. Cependant ils n’arrivent pas à la protéger de plusieurs dégradations.

Afin d’enrayer la polémique, la municipalité d’Hiroshima installe une note explicative en japonais et en anglais : 

« L’inscription rappelle à tout le monde de prier pour l’âme des victimes de la bombe atomique et jure de ne pas répéter l’erreur de la guerre ».

 

Vue latérale du mémorial
Haniwa sur un kofun

La statue des enfants de la bombe atomique

En octobre 1955, une jeune fille, Sadako Sasaki, décède suite à une leucémie due aux retombées radioactives de la bombe. À l’hôpital, elle avait fait des grues en origami afin de réaliser un senbasuru. 1000 grues réalisées en 1 an qui, selon la légende, permettent de réaliser un vœu de santé. Elle meurt avant de l’avoir terminé. Apprenant son décès, un de ses camarades à l’idée de réaliser un monument pour le repos de son esprit. En 1956, plus de  5 000 000 de Yens sont récoltés dans tout le pays pour sa construction. L’inauguration a lieu en mai 1958. Il mesure 9 mètres de hauteur. La statue, au-dessus, représente Sadako Sasaki lançant une grue en origami. À l’intérieur, une grue dorée reliée à une cloche fonctionne comme un carillon éolien. Une inscription au bas de l’édifice dit :

« C’est notre cri, c’est notre prière pour apporter la paix dans le monde ».

 

Statue des enfants de la bombe
Senbasuru

Les enfants du Japon et même d’ailleurs continuent de faire des senbasuru et les envoyent à Hiroshima. Cela représente 10 millions de grues par an pour un poids de 10 tonnes. Les senbasaru sont exposés à côté du monument.

Senbasuru
exposition des senbasuru

Les photos

Le Mémorial de la paix en 4 points

  • Un lieu de mémoire unique
  • Facile d’accès, en pleine ville
  •  Lieu de visite de nombreux chefs d’états en visite officielle au Japon
  • Commémoration le 6 août à partir de 08h00

Les informations utiles

Comment y aller

Depuis la gare :

Prendre le tramway

De Enkobashido jusqu’à Genbaku Dome-Mae

Coût 190¥

Informations

Site de la ville d’Hiroshima : Cliquez ici

 

La carte

Ressources utilisées pour la rédaction de l'article

Page Wikipédia (jp) : cliquez sur le lien

Mémorial de la paix,

cérémonies du 6 août

Le dôme atomique

Crédit photos :

Crédit photos

Carte explosion bombe : W.wolny – ibiblio.org a collaboration of the centerforthepublicdomain.org, パブリック・ドメイン, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=256172による

Hiroshima juste après le bombardement

U.S. Navy Public Affairs Resources :

https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=91928による

Photo dôme avant destruction :http://www.kinouya.com/intro.htm, パブリック・ドメイン, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=6311185による

Image Haniwa : TT mk2 – 投稿者自身による作品, CC 表示-継承 4.0,

https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=44985075による

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